Le cliché thoracique de face reste le document indispensable dans tout bilan clinique quel qu’il soit et apporte le plus souvent des données essentielles au diagnostic. C’est un document habituellement de grande valeur informative. Malheureusement, son interprétation étiologique, d’emblée synthétique, est encore trop souvent liée à un empirisme intuitif très latin. Elle doit faire place, à notre avis, à une rigueur analytique beaucoup plus grande : c’est pourquoi est née, à la suite des travaux des écoles radiopneumologiques anglo-saxonnes
(Heitzmann, Felson, Simon, Fraser et Paré), une nouvelle approche plus morphologique du cliché thoracique standard, se fondant sur les corrélations radioanatomiques et radiophysiologiques. Actuellement, le radiodia- gnostic doit s’efforcer, au travers de l’interprétation, de réaliser, comme le dit Heitzmann, une « autopsie in vivo ». L’œil de l’observateur doit balayer le cliché comme s’il balayait le thorax au cours d’une autopsie imaginaire (P. Bernadac). Cette analyse doit établir une correspondance directe, aussi exacte que possible, entre l’image radiologique observée et la réalité anatomopa- thologique ou physiopathologique sous-jacente. Cette façon de procéder dans l’exploration de l’invisible per- met sans nul doute une meilleure approche des phéno- mènes lésionnels et, partant, un meilleur diagnostic étiologique, celui-ci découlant secondairement et logi- quement de la caractérisation du compartiment respira- toire atteint. Bien évidemment, les corrélations radiochronologiques et surtout radiocliniques conser- vent toute leur importance et leur signification.
Cette nouvelle façon de « lire » un cliché thoracique nécessite en contrepartie de posséder une iconographie de qualité irréprochable, ce qui n’est malheureusement pas toujours le cas.
Actuellement, toute exploration radiologique du thorax se limitera, en fait et en pratique, à deux séries d’exa- mens : le cliché thoracique de face et de profil (gauche de préférence) et l’examen tomodensitométrique.
L’objectif de cet atlas d’imagerie est de familiariser les étudiants en médecine, les médecins, mais aussi les internistes, les radiologues, et principalement les pneu- mologues avec les images radiologiques les plus typiques de la pathologie respiratoire.
Je voudrais ici remercier en tout premier lieu mon collègue et regretté ami Pierre Bernadac, hélas trop tôt disparu, au contact duquel j’ai beaucoup appris en matière d’imagerie thoracique moderne. Mes remercie- ments vont ensuite à mon collègue, le Professeur Kohler, directeur du laboratoire d’informatique de la faculté de médecine (SPI-EAO) et à ses jeunes collaborateurs pour toute l’aide qu’ils m’ont apportée dans la numérisation de certaines images que contient ce DVD. Leur travail a été en tout point remarquable. Il me faut enfin remercier de la façon la plus chaleureuse mon ami le docteur Jean- Claude Humbert, coauteur de cette nouvelle version
2007 réalisée dans le cadre de « l’incubateur lorrain »,
(Directeur Régis Brun), et le laboratoire d’informatique
(SPI-EAO) de la Faculté de Médecine (Professeur Fran- çois Kohler). Il me faut également remercier très vive- ment tous les collègues qui m’ont fourni un certain nombre de documents radiologiques qui n’étaient pas en ma possession, notamment le Professeur Régent, chef du service de radiologie de l’hôpital de Brabois au CHU de Nancy et ses élèves, organisateur des séminaires de Pneumo-Radiologie du Collège lorrain de Pathologie Respiratoire (2003-2004-2005).
L’essentiel de ce travail à été réalisé à l’aide de mes documents personnels, représentant cinquante années d’archivage.